« Un résultat très positif »
Yannick Bestaven a franchi à une très bonne sixième place la ligne d’arrivée de la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne mercredi à 00h50’30’’ après 10 jours, 9 heures, 20 minutes et 30 secondes de course. Il a parcouru 3230 milles à 12,95 nœuds de moyenne (11,26 nœuds sur le parcours théorique de 2807 milles). Joint mercredi matin au réveil, le skipper de Maître CoQ IV revient sur cette course riche en rebondissements et en enseignements en vue du Vendée Globe.
C’est un résultat très positif, parce qu’avec mon Maître COQ IV, nous arrivons peu de temps après les bateaux de tête, cadence soutenue que l’on a tenue ! Mais aussi parce que j’arrive avec un bateau qui est nickel. A part mes petits problèmes en début de course, qui ont été l’occasion pour moi de réviser mes cours d’hydraulique, je n’ai pas eu un pépin, pas la moindre casse, ça confirme que j’ai une bonne équipe autour de moi, qui a fait un super boulot, et que Maître CoQ IV est sain. Il ne faut pas oublier qu’un IMOCA, c’est un bateau complexe, long à mettre au point et à valider, nous sommes arrivés aujourd’hui à un très bon niveau de fiabilisation, c’est très positif.
Tu as réussi à grappiller une place lors du dernier bord de 500 milles entre le waypoint Gallimard et l’arrivée, il a fallu s’arracher pour cela ?
Oui, clairement, il a fallu « tartiner », je pense que je suis allé un peu au-delà de ce que je ferai sur le Vendée Globe, j’ai poussé loin l’utilisation de certaines voiles, parce que c’était de la vitesse pure et que la concurrence était relevée ! Mais il fallait aussi miser sur un peu de placement, ce qui m’a finalement permis de revenir sur Boris (Herrmann, 7e) sur la fin.
Quels enseignements tires-tu de cette course en vue du Vendée Globe ?
Elle va encore me donner davantage confiance dans le bateau, c’est très important mentalement. J’ai l’impression d’avoir grandi un peu plus dans l’utilisation en solitaire de Maître CoQ IV, ça ne peut que me rassurer en vue du départ du Vendée Globe le 8 novembre. Au niveau stratégie, je vais analyser mes trajectoires avec Christian Dumard, mais je pense ne pas avoir fait beaucoup d’erreurs. C’était une course pendant laquelle il y a eu pas mal de phénomènes d’accordéon : à chaque nouveau système, tout le monde se regroupait, ce qui me permet de ne finir que quatre heures derrière le premier, ce n’est pas grand-chose à l’échelle d’une course de 2800 milles.
Physiquement, elle a été difficile ?
Oui, parce que les bateaux sont exigeants, les manœuvres lourdes et dures, et parce que nous n’avons jamais arrêté, avec beaucoup de transitions et de vents changeants. Maintenant, ce matin en me réveillant, je n’ai pas l’impression d’être au bout du rouleau. Là aussi, c’est rassurant, ça montre que la préparation physique que je fais toute l’année porte ses fruits.
La suite du programme maintenant ?
D’abord une bonne douche ! Après, un peu de repos avant de renaviguer la semaine prochaine pour des sorties avec les collaborateurs et les clients de Maître CoQ, l’occasion de les remercier de leur soutien pendant toute la course. On va ensuite sortir le bateau de l’eau pour le chantier de préparation finale en vue du Vendée Globe. L’objectif est de remettre à l’eau le plus tôt possible parce que je me suis bien rendu compte sur cette Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne que le fait de naviguer dans toutes les conditions, surtout dans du vent fort, est le meilleur moyen de bien préparer le bateau techniquement avant le 8 novembre.